Les tisseuses traditionnelles du Maroc n’utilisent pas de navettes mais passent le fil de trame à la main en le faisant glisser entre les nappes des fils de chaîne. Elle n’utilisent en fait que très peu d’outils :

-"Les « Medghas " ou peigne à tasser la laine :

il y en a deux sortes, les uns à dents fines, courtes et serrées pour les tissus fins, les autres plus lourds et à dents longues pour les tapis et les tissus épais.

- Un couteau pour trancher les brins de laine après confection des nœuds : il s’agit le plus souvent d’un simple couteau de cuisine très aiguisé, parfois aussi mais plus rarement d’un rasoir.

- Certaines femmes, pour protéger le dos de leurs mains du contact répété avec la chaîne extrêmement tendue, portent des gants dont les doigts ont été supprimés.

Les femmes qui m’ont expliqué leur art n’utilisaient jamais de "cartons" pour les dessins des tapis : ceux-ci étaient "dans leur tête". Mais leurs tapis, bien que souvent fort beaux, ne recherchaient pas la rigueur que d’autres peuvent exiger.