lll - ENROULEMENT DE L’ENSOUPLE SUPERIEURE

1 - Les bordures de la chaîne étant ainsi fixée sur les deux ensouples, l’ensouple 1 est posée sur la tranche (cf croquis) et maintenue ainsi, par exemple par deux piquets solidement plantés en terre devant elle, de part et d’autre de la chaîne.

enroulement ensouple

2 - On surélève l’ensouple 2, par exemple en la posant sur des caisses ou des chaises, et on la tire de façon à tendre la chaîne au maximum de ce qui est possible. Il ne faut pas craindre de tendre « trop » car c’est de la tension obtenue que dépendra en partie la qualité du tapis. On la maintient avec la tension obtenue soit en la fixant comme la première par des piquets solidement plantés en terre soit en l’attachant à des arbres ou autres proches.

3 - On contrôle l’état de la chaîne et on vérifie que les nappes sont bien séparées. Pour cela, on fait glisser les roseaux entre les nappes pour libérer les fils qui auraient pu s’accrocher entre eux : tous les fils doivent rester indépendants les uns des autres. Cela permet aussi de repérer les fils cassés et de les renouer : on le fait avec un morceau de fil de chaîne pris à la pelote et qu’on attache à chacun des bouts cassés en cherchant à la fois à rendre sa longueur au fil cassé et en maintenant aussi la même tension que dans le reste de la chaîne.

4 - On mesure sur la chaîne, à partir de l’ensouple 1, la longueur que l’on veut réserver pour la frange inférieure (par exemple : la largeur d’une main) et on trace une marque visible au crayon sur chaque lisière.

5 - On mesure, à partir de ces marques, la longueur du tapis que l’on veut faire et on reporte une nouvelle marque visible et durable (par exemple un fil de couleur noué) sur les lisières. Il ne faut pas oublié qu’en cours de tissage, la partie tissée sera régulièrement enroulée sur l’ensouple inférieure et que cette marque sera le seul repère qu’on aura pour savoir que la longueur voulue pour le tapis est atteinte.

5 - Entre ces deux marques inférieure et supérieure qui correspondent aux deux extrémités du tapis, on prend de nouveaux repères réguliers, à droite comme à gauche, de façon à pouvoir contrôler au fur et à mesure de l’avancée du tissage que les duites restent bien parallèles au bord inférieur du tapis.

L’équilibrage est en effet plus fragile qu’il n’y paraît à première vue et quelques centimètres sont vite gagnés ou perdus d’un côté ou de l’autre, voire au milieu : le fil peut être plus ou moins épais, la force de frappe sur le peigne à tasser les fils peut être irrégulière… Les défauts de fabrication, si l’on n’y prend garde, peuvent être fréquents. Mais la longue habitude des tisseuses a prévu un système de correction : dès qu’une irrégularité est notée, notamment grâce à ces repères qu’on s’est donnés, on va chercher à la corriger. Dans le cas d’un tapis à points noués, on choisira de le faire en doublant les nœuds plutôt que les fils de trame afin de lui conserver son épaisseur et sa qualité.

7 - Ceci fait, on détache l’ensouple 2 , deux personnes la portant en maintenant toujours la même tension. Une fois détachée, elles vont la tourner sur elle-même, par en-dessous, de façon à enrouler la chaîne autour d’elle ; tout cela en gardant la tension à son maximum, en vérifiant régulièrement le parallélisme des fils entre eux et surtout en vérifiant que les lisières s’enroulent bien sur elles-mêmes.

8 - On cesse quand la longueur restante des fils de chaîne correspond à la hauteur libre des montants du métier à tisser. Il ne reste plus qu’à fixer les ensouples sur les montants et à confectionner la lisse pour pouvoir commencer le tissage proprement dit.