Quand la longueur prévue pour le tapis est atteinte, il faut songer à l’enlever du métier. Mais avant de le faire, Tamo prenait la précaution de consolider la lisière supérieure pour lui donner un aspect net et soigné.

Elle prenait un fil long et solide (plus du double de la largeur du tapis) qu’elle pliait en deux et en plaçait le milieu juste au dessus du dernier fil de trame, à droite de la chaîne, un brin venant devant celle-ci et l’autre derrière. Puis elle croisait les deux fils après chacun des deux groupes de fils de la lisière latérale, puis après chacun des fils de la chaîne et ainsi de suite jusqu’à la fin de la lisière opposée. Arrivée là elle nouait les fils et tassait fortement avec la medgha.

Cette lisière terminée, elle coupait les fils de chaîne au-dessus du tapis et en dessous, en laissant une longueur suffisante pour les franges. Quand Tamo détachait le tapis du métier, suivant la tradition qui lui avait été enseignée, elle disait pour lui une prière des morts.

L’ouvrage était désormais sorti du métier mais il n’était pas pour autant achevé : il restait quelques opérations de finitions à accomplir pour qu’il soit aussi parfait que possible.